LES MONTAGNES SERBES

OD SRPSKIH PLANINA

1999 Année tragique




Au milieu du mois de Mars 1999 nous nous sommes dirigés à Nis (photo 1) avec Seka pour l'accoupler. Boban et sa mère nous ont bien reçu et logé dans la maison avec le magasin, qu'ils possèdent à la campagne, pas loin de Nis. Bigor (photos 2 à 5) paraissait intéressé, mais Seka ne lui permettait même pas de s'approcher. Il faut souligner que personne ne m'aidait dans les tentatives: et Boban et Stan avait peur l'un de Seka, l'autre de Bigor. Les jours passaient sans aucun résultat.

Nous avons profité du temps libre pour une petite excursion jusqu'aux gorges de Sicevo. Sur la route en direction de Dimitrovgrad et Sofija, éloignée seulement de 14km de Nis, commencent les gorges de Sicevo, très connues, longues de 17km. C'est un canions rocheux très attractif, par lequel pénètre la pittoresque rivière Nisava, avec grandes dénivellations du cours d'eau, avec fréquents changements de direction et les chutes d'eau. Dans cette ambiance calme se trouvent des nombreuses petites églises et monastères d'une grande valeur historique. Pour ces valeurs naturelles, les Gorges de Sicevo sont proclamées Réservoir naturel spécial (photos 6-7).
Un jour la maman de Boban nous a conduit jusqu'à la petite église de Sainte Trinité ou Monastère de Gabrovac, situé à la proximité et édifiée en 1833 sur les fondations d'une église plus ancienne. Vers 1873 a été ajouté un portique en bois et l'intérieur de l'église a été décoré par fresques (photo 8).
Ces jours-là nous avons écouté des nouvelles à la TV avec appréhension, L'OTAN menaçait la Serbie de bombardements, mais pour ainsi dire personne ne croyait qu'une pareille menace pourrait se réaliser au XXème siècle et sans autorisation des Nations Unies.
Boban nous a conduit plusieurs fois dans les restaurants de Nis, nous nous rappelons encore aujourd'hui comment on y mange da manière exceptionnelle et gourmande. Les grillades sont parmi les meilleures en Serbie et même en ex-Yougoslavie.
Devant la constatation que Seka ne se laissait pas couvrir par Bigor, nous avons demandé de l'aide aux vétérinaires. Boban nous a proposé deux qui ont fait les stages en Allemagne et qui pratiquaient l'insémination intra-utérine sous contrôle d'échographie. C'était toute une comédie d'arriver en ville avec Bigor et surtout le faire entrer dans le cabinet vétérinaire au centre ville, car le local se trouvait en dénivellation par rapport à la rue. Bigor est resté le chien de la campagne, perdu dans la civilisation. Ils ont pratiqué une insémination. Nous avons planifié encore une insémination, un ou deux jours plus tard. Cependant, cette nuit est arrivé ce que l'ont craignait, le bombardement de l'OTAN a commencé. Nous étions seuls à la maison cette nuit. Nous sommes restés éveillés pendant des heures vu le bourdonnement des moteurs des avions qui nous survolaient à basse altitude, de ce bruit le sang gelait dans les veines. Pour que la tension soit encore plus grande, quand je suis sortie regarder les avions, j'étais interpellée par le premier voisin, un homme relativement jeune. Il me demandait si la maman de Boban était là et quand il a appris qu'elle était absente, il m'a dit qu'il avait peur, qu'il se sentait très mal à l'aise, car il était seul à la maison, également. Après cette nuit blanche, nous avons voulu répéter l'insémination. Cependant le bruit terrifiant des sirènes annoncent l'alerte de bombardement a retentit plusieurs fois ce jour. Le vétérinaire a d'abord promis de venir, après nous avons appris qu'il n'a pas osé prendre la route à cause de l'alerte donnée. Quand nous avons décidés d'y aller, il s'est quand même dirigé vers notre village, mais quand il est arrivé, il a préféré faire le geste dans son cabinet. Finalement une deuxième insémination a été réalisée dans de très mauvaises conditions.
Nous n'avons pas programmé de repartir si vite, mais quand j'ai réfléchi, j'étais un peu prise de panique que les ponts seront probablement bombardés, qu'il est possible que nos dirigeants décident de fermer les frontières…Mes très vieux parents se trouvaient en sécurité, en Belgique, mais livrés à eux mêmes, mes autres chiens étaient là. C'est pourquoi nous avons pris la route vers Belgrade le soir même et nous nous sommes préparés pour retour.

Derrière nous est resté l'horreur de la guerre. Il est arrivé ce que personne de normal ne pouvait imaginer: l'énorme armada des pays les plus développés au monde, réunis en OTAN a attaqué notre pays. Les attaques aériennes de 19 membres de l'Alliance ont commencé le 24 Mars 1999 un peu avant 20h. L'agression a duré 78 jours et dans les bombardements 2000 civiles et 1200 soldats ont trouvé la mort. A part des bâtiments industriels (des centrales, raffineries, usines de toutes sortes), a été détruite toute l'infrastructure (ponts, routes, trains, relais TV, studios TV, ministères), les bâtiments d'agriculture, les écoles, les hôpitaux, les monuments de culture…Des lâches bombardaient de 10.000m d'altitude!
Les victimes civiles ont été proclamées des dégâts collatéraux. Par des bombes contenant l'uranium appauvri ont été bombardées 113 locations sur le territoire SRJ, le plus part sur Kosovo; sur Nis et autres localisations l'OTAN a jeté plus de 15000 unités de bombes de faisceaux sur les civiles. Ces bombes causent des blessures multiples et des mutilations.
Nonobstant les causes, les positions, les justifications, la défense, sur notre peuple a été perpétré un incroyable crime, pas encore noté dans l'histoire. Il a été causé un dommage horrible dans tous les domaines de la vie humaine. Malgré cela, ce peuple n'a pas sombré dans le désespoir, pendant les bombardements il a organisé des manifestations contre Clinton et l'OTAN, des concerts rock et a protégé par ses corps le pont de Belgrade, "le pont de Branko", portant le signe de cible vivante sur les manches. Voici quelques images qui témoignent des horreurs des bombardements et des manifestations des Belgradois (photos 9-50).





















Seka est restée sans portée, je mets en question la compétence des vétérinaires, mais je pense aussi que les circonstances n'étaient pas des plus favorables. Il ne m'a pas été donné d'élever des bébés de Bigor, ce chien me plaisait vraiment bien.