LES MONTAGNES SERBES

OD SRPSKIH PLANINA

Le long du beau Danube bleu

En septembre 1998, après un séjour à Belgrade, nous nous sommes rendus à une excursion à Gornjacka klisura (Gorges de Gornjak) qui se trouve sur la rivière Mlava. Gornjacka klisura longue de 16 kilomètres est, sans doute, une des plus belles en Serbie. Il avait raison, l’écrivain autrichien des récits de voyages, Felix Kanitz quand il citait un de ses accompagnants qui a dit que « l’excursion dans cette région pourrait paraître comme le voyage dans les milles et une nuit ». Dans les gorges mêmes se trouve le Monastère Gornjak. Ce monument sacré a été construit de 1376-1380 comme fondation de Prince Lazar. Dans une grotte au-dessus du monastère se trouve la petite église de Sveti Nikola, dans la quelle priait St. Grégory Sinaïte. Le monastère est construit dans le style de l’école de Morava. Le monastère a été démoli par les Turks plusieurs fois. Un des visiteurs fréquents était le célèbre poète et peintre serbe, Djura Jaksic et c’est ici qu’il a écrit « Le voyage à Gornjak » et « La nuit à Gornjak ».
Un des buts de notre voyage était de trouver un mâle pour notre Seka pour l’année suivante.
Depuis un certain temps je correspondais avec l’éleveur de Sarplaninci M. Djordjevic Dragan. Nous avons décidé de lui rendre visite et voir ses chiens. Il habite le village de Srednjevo, entre Pozarevac et Veliko Gradiste, en aval de Belgrade, ce qui nous a permis de longer le Danube et de visiter toutes les attractions de cette région. Après la Volga, le Danube est le plus grand fleuve d’Europe, 2850 Km, dont 588 cm à travers la Serbie. Il traverse plusieurs pays dont l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, la Moldavie et l’Ukraïne. Sur ces rives sont établies 4 belles capitales : Vienne, Bratislava, Budapest et Belgrade. Son bassin contient 120 fleuves et rivières. Il est navigable sur toute sa longueur et représente un intérêt économique et touristique exceptionnel.
De Gornjak nous sommes allés par Bor et Negotin sur Danube. A Sip se termine Djerdap, le plus grand canyon en Europe. Après Kladovo nous étions juste au-dessus de Tabula Traiana et du Pont de Traian, l’Empereur romain qui a construit un chemin dans les Gorges du Danube et de ce pont.



Ensuite nous avons longé le Danube et traversé tout le canyon de Djerdap ainsi que son fameux parc national connu surtout pour la variété de sa flore. Nous avons passé la nuit à l’Hôtel, à Donji Milanovac.
Le lendemain c’est la localité de Lepenski Vir qui a fait l’objet de notre visite. Cette agglomération néolithique, vielle de 8000 ans, avec 59 habitations découvertes, se trouve tout près de Donji Milanovac. Cette localité a été jadis, dans cet endroit sauvage de Djerdap, le centre d’une culture préhistorique des plus complexes et brillantes. Sous la couche des agglomérations des premiers cultivateurs et éleveurs de la période de 5300-4800 avant notre ère ont été découvert les monuments qui ont surpris le monde entier. Dans 7 grandes localités des pécheurs, chasseurs et collecteurs de baies, successivement construites, ont été découvertes de nombreuses habitations faites sur plan, des tombeaux qui témoignent des rituels bizarres d’inhumation, de nombreux outils taillés en pierre en os ou en corne de main de maître, des bijoux, des plaquettes avec des signes ressemblant à l’écriture et des sculptures monumentales en pierre.



Il a paru clair que ces collectivités des pécheurs-chasseurs avaient les premiers en Europe des rapports socio-économiques complexes, qu’elles ont réalisé une architecture de style particulier et qu’elles ont été les premières à modeler des sculptures monumentales dans les galets.


Après une halte pour déguster les poissons tout frais du Danube dans le village de Dobra, notre attention a été attirée part la ville fortifiée de Golubac. Golubac, une des villes médiévales le mieux conservée sur le territoire de Serbie a été érigé sur le flanc rocheux et très abrupt de la montagne, sur la rive droite du Danube, au début du canyon de Djerdap. La ville est mentionnée pour la première fois en 1335. D’abord dirigée par Prince Lazar, puis le Despote Stéphan et ensuite le Despote Djuradj, à la fin du 15ème elle est sous le pouvoir turque, à la fin du 17ème et début du 18ème sous le pouvoir autrichien et puis, de nouveau turque et cela jusqu’en 1867. La ville a été entièrement fortifiée, 9 tours très massives sont reliées par des murailles et disposées de manière à bien défendre la ville aussi bien par la voie terrestre que par le fleuve.
Dans l’après-midi nous sommes arrivés chez M. Djordjevic. Après un accueil très chaleureux de toute la famille, nous sommes allés dans le jardin faire connaissance d’Aga et les autres. Aga od Pekanovica avait alors 3 ans. Il était assez élancé, foncé, avec une belle tête et très belles allures. Il ressemblait à notre Arap, surtout par son gabarit, son caractère et son comportement : un chien gai avec du pétillant et espiègle dans le regard. Il n’était pas très puissant, c’était le seul reproche que je pouvais lui faire.
Dragan nous a aussi montré Luj qui avait 2 ans. Je ne l’ai pas aimé car il avait un museau assez long.


Sa mère, Alma était l’arrière petite fille d’Arap. Plus tard, Luj a été exporté en République Tchèque où il a fait une belle carrière. Il est devenu très attractif, il avait une fourrure fantastique et se tenait très fièrement.










Le dernier chien que Dragan nous a montré était un sympathique chien originel, nommé Spot.







Quelques jours plus tard nous sommes allés à Velika Plana visiter le chien Dzap Sremgrad, le chien à qui j’ai donné le CAC en 1994. Il avait déjà 9 ans, mais il gardait ses allures souples comme quand il était jeune. En plus, c’était un des rares Sarplaninac, vrai Sarplaninac chez lequel je n’avais pas de doutes quant aux origines. C’était des personnes immigrées de Bosnie, très gentilles. Ils venaient de construire une nouvelle maison. Mladen, le propriétaire, nous a sorti Dzap de son box et nous sommes allés dans la rue le photographier.
Dzap portait mal ses oreilles. Le vrai problème était que Mladen ne voulait pas soumettre Dzap au contrôle radiologique des hanches vu le danger d’anesthésie lié à son âge.

Nous sommes aussi allés voir son fils, Bigor, à Nis, mais cette partie du voyage sera traitée dans un autre épisode.